Archives / Journal N°36 - mardi 20 septembre 2011

Police : les brigades élargissent leur terrain

Dès 1901, le préfet de police de Paris, Louis Lépine, avait créé une brigade cycliste. Leur surnom, hirondelles, leur fut donné parce que leur vélo portait ce nom, et leur pèlerine flottant au vent leur donnait une silhouette évoquant l'oiseau du même nom. Aujourd’hui, les brigades à vélo ont repris du service, mais sur des vélos tout terrain (VTT), nouvelle époque oblige. Les brigades spécialisées de terrain, qui remplacent les unités territoriales de quartier (Uteq), ont pour territoire une zone plus étendue, à savoir le Mas du Taureau et La Grappinière comme les Uteq, mais aussi le centre-ville et les quartiers Est : Vernay, Verchères, Ecoin et Thibaude. Ces brigades sont en effet attachées à des zones de délinquance et non plus aux territoires comme l'étaient les Uteq. Leur principe : des équipes de patrouilleurs, à pied, à vélo ou exceptionnellement en voiture, sillonnent un quartier deux ou trois heures par jour, “selon les analyses de la délinquance et les remontées du terrain qui nous parviennent, explique Marion Audigier, commissaire de Vaulx-en-Velin. Avec comme principe la flexibilité pour mieux occuper la voie publique”.

Quant aux effectifs, ils restent stables. En effet la quinzaine d’agents affectée aux anciennes unités territoriales de quartier sont les mêmes qui composent les brigades spécialisées de terrain. “Il s’agit plus d’adapter les méthodes de travail”, poursuit Marion Audigier. Mais ne parlez pas de police de proximité ! Cette police qui se voulait plus proche de la population et devait lutter contre le sentiment d’insécurité avait été mise en place à partir de 1998 par Jean-Pierre Chevènement. Elle avait été supprimée en 2003 par le nouveau ministre Nicolas Sarkozy, lui préférant une police d’intervention comme la brigade anti-criminalité (Bac). En 2008 cependant, il lance les unités territoriales de quartier par le biais de sa ministre Michèle Alliot-Marie. Il y a un an, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, les a remplacées par des Brigades spécialisées de terrain où “les policiers ne sont pas des agents d’ambiance ou des éducateurs sociaux. Ils ont, en réalité, un seul mot d’ordre : le terrain, uniquement le terrain et tout le terrain. Ils ont, en fait, une seule mission : l’intervention et la répression des crimes et des délits”. Dont acte.

E.G