Archives / Journal N°38 - mardi 18 octobre 2011

Contre l’austérité, pour le partage des richesses

En tête du cortège, juste derrière la bannière de l’intersyndiale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa, s’avançaient les salariés de Véninov, entreprise de Vénissieux liquidée en juillet dernier. Tout un symbole. Le symbole de cette manifestation contre l’austérité et pour le partage des richesses, qui a rassemblée quelques six mille personnes (entre 3500 selon la police et 10 000 selon les syndicats) à Lyon le 11 octobre. Si l’on est loin des chiffres atteints lors des manifestations contre la réforme des retraites, le climat social est tendu. Car avant cette journée de mobilisation interprofessionnelle, il y a eu celle des enseignants le 27 septembre.

Puis ce sont les salariés du secteur médicosocial qui ont manifesté le 5 octobre contre la dénonciation de leur convention collective, la 51, lors du congrès de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap) à la cité internationale. Une manifestation à laquelle participaient des salariés de l’Institut médico-éducatif Yves-Farge et des éducateurs vaudais, venus défendre leurs droits face à la volonté du patronat de rogner sur l’ancienneté, de diminuer les indemnités de licenciement ou de moins rémunérer les heures supplémentaires. Repoussés par un dispositif policier conséquent et par les gaz lacrymogènes des CRS, les manifestants ont vu trois des leurs (trois salariées de la clinique mutualiste de Saint-Etienne) se blesser très grièvement en reculant sur une grille d’aération mal scellée.

Le même jour, environ 2000 retraités étaient aussi dans la rue pour défendre leur pouvoir d’achat. Car ceux dont on disait autrefois qu’ils étaient plutôt bien lotis, se voient aujourd’hui contraints de renoncer à l’essentiel : soins, alimentation saine, logement décent. Et que dire du report sine-die de la réflexion promise par Nicolas Sarkozy sur la dépendance ? Le 11 octobre, pour la manifestation interprofessionnelle, le gros du cortège était une fois de plus tenu par la CGT. Derrière ceux de Veninov, l’Adapei affichait son soutien aux trois salariés de la clinique de Saint-Etienne. Puis venaient pêle-mêle des salariés de l’industrie chimique et pétrochimique, de l’industrie du livre, des commerces et services de la Poste, de l’Education, des finances, de Pôle emploi, de la culture... Sans oublier de nombreux Vaudais, principalement issus de la fonction publique territoriale, accompagnés par Maurice Charrier, conseiller municipal et maire honoraire, de Sophie Charrier, adjointe au maire, déléguée au Solidarités et Alain Touleron, adjoint délégué à la Citoyenneté. Dans le cortège, encore, les salariés et adhérents des mutuelles, venus protester contre une nouvelle taxe “santé”. Tous derrière le même mot d’ordre : “La crise c’est eux. C’est pas à nous de la payer”.

E.G