Archives / Journal N°38 - mardi 18 octobre 2011

Un hommage rempli d’espoir

Instants solennels avec le dépôt de deux gerbes au monument des Droits de l’homme, en présence de Mostefa Boudina, auteur du livre Rescapé de la guillotine, du maire Bernard Genin, du consul d’Algérie, d’élus, de représentants d’associations, échanges autour d’un couscous préparé par des habitantes au centre social Levy, animation culturelle au centre social Peyri au Sud, débat autour du film Hors la loi de Rachid Bouchareb, aux Amphis. Autant d’événements qui, déclinés sur plusieurs jours, auront répondu à l’attente exprimée depuis des années par le collectif du 17 octobre 1961. Celle de voir la Ville rendre un hommage appuyé à ceux qui sont tombés sur le sol français, alors que les négociations, pour mettre fin à la guerre en Algérie, étaient déjà entérinées.

Remuer le passé, entaché du sang des victimes algériennes et françaises d’un pouvoir colonial, alourdi par le pesant silence du gouvernement actuel, quant à la responsabilité de l’Etat français face à ces crimes, est non seulement “un devoir de mémoire”, comme se sont accordés à dire les différents interlocuteurs au cours de ces journées, mais aussi l’expression d’un espoir grandissant de voir édifier un monde meilleur, dans lequel seraient bannis tous les extrémismes. “Cette initiative est essentielle pour permettre à nos enfants de mieux approfondir leur histoire, notre histoire et œuvrer pour un monde plus juste”, affirmait Hélène Geoffroy, conseillère générale, lors de la rencontre au centre social Levy. Mostefa Boudina, rêve “d’édifier un pont d’amitié entre la France et la Méditerranée”, dans le but commun de “lutter pour le droit des peuples à vivre dans la dignité”.

Les différents témoignages recueillis au fil de ces rencontres convergeaient vers une même aspiration : faire la lumière sur la guerre d’Algérie et plus précisément autour du 17 octobre 1961 pour “comprendre, pour que nos enfants sachent ce qui s’est passé, mais sans ressentiment, sans haine”.

“La manifestation du 17 octobre 1961 se voulait pacifique”, rappelait Saïd Kebbouche, de l’Epi et membre du collectif (1), et “le peuple algérien ne nourrissait aucune haine contre le peuple français”, insistait Ali Haroun, ancien responsable du FLN en France.

Pour le maire Bernard Genin, “ce combat mémoriel est aussi un combat d’actualité, car les peuples en lutte pour leur liberté sont toujours aussi nombreux”. Considérant “qu’une ville comme Vaulx-en-Velin représentant la France des droits de l’homme, se devait de se positionner par un acte fort”, il annonçait, d’ores et déjà, lors de la remise des gerbes au monument des Droits de l’homme, “l’inauguration, en 2012, d’ une rue du 17 octobre 1961 dans le centre ville ” et déclarait : “Le 17 octobre de la même année, nous hisserons le drapeau algérien pour signifier que des centaines d’Algériens ont péri à Paris et se sont battus pour que ce drapeau existe”.

Jeanne Paillard

Le collectif du 17 octobre 1961 regroupe les différentes associations : AMAFI, Amicale des Algériens en Europe, AVEC, Centre des cultures arabes et méditérranénnes, Centre social et culturel Georges-Levy, Espace projets interassociatifs, Fédévo, Horizons du Monde, Révolution-R, Ulumbu, Unis-6T.

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