Archives / Journal N°46 - mardi 14 février 2012

La cohésion sociale peine à entrer dans le droit commun

Prolongé jusqu’au 31 décembre 2014, le contrat urbain de cohésion sociale (Cucs) définit les actions sur lesquelles l’Etat entend accorder une priorité dans les quartiers en politique de la ville. Après la douche froide d’une baisse de près de 17 % des crédits en 2011, l’Etat lance aujourd’hui des avenants expérimentaux dans cinq villes de l’agglomération (Vaulx-en-Velin, Rillieux-la-Pape, Vénissieux, Lyon Mermoz et Oullins). “On nous annonce déjà pour 2012 une baisse des crédits de l’ordre de 5 %”, regrette le maire. Alors que certains indicateurs restent alarmants, comme le taux de chômage, l’échec scolaire ou les difficultés d’insertion sociale. “Notre ville subit une baisse identique à d’autres qui ne connaissent pas les mêmes difficultés. Le système de péréquation propre à la politique de la ville est nié, l’Etat ne prend même pas en compte les caractéristiques sociodémographiques de Vaulx-en-Velin”.

L’expérimentation doit permettre de tester des modes d’organisation et de travail afin de mobiliser plus efficacement les politiques de droit commun en faveur des habitants. Elle porte sur trois thématiques : l’emploi et l’insertion, l’éducation, la prévention de la délinquance et la sécurité. A cela, s’ajoutent quatre thèmes complémentaires : le cadre de vie, la santé, la culture et la citoyenneté. Pour la Ville, il s’agit en particulier de renforcer la santé scolaire, en augmentant le nombre d’infirmières. Il y a actuellement une infirmière pour mille élèves, il s’agira de passer à une pour six cents en primaire et une par établissement en secondaire. La Ville entend aussi maintenir la qualité des Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). “Mais comment le Cucs peut-il renforcer la politique de droit commun quand partout en France des postes sont supprimés”, interroge le maire ? En terme de développement économique, il s’agira de consolider le dispositif Groupement de jeunes créateurs, avec la participation de la Région pour obtenir le statut de formation qualifiante. Et de faire de l’Ecole de la deuxième chance un équipement d’agglomération dans les deux ans. Enfin, la Ville va renforcer la prévention et la sécurité avec la mise en place d’une équipe de cinq médiateurs au printemps 2012.

Du côté des thématiques transversales, la Ville a choisi de maintenir la qualité de l’entretien dans les quartiers en attente de renouvellement urbain. Elle veut aussi mobiliser ses partenaires sur le fonctionnement du Pôle d’astronomie et de culture spatiale (Pacs), équipement d’agglomération et régional. Les associations de la Ville ont perdu 135 000 euros en 2011, notamment les associations structurantes telles que les centres sociaux. Il s’agira donc, à travers le Cucs, de pérenniser leur financement. “Le Contrat urbain de cohésion sociale est prolongé, mais ne soyons pas dupes, annonce le maire. Il ne renforce pas la politique de droit commun car la politique de droit commun est en danger, avec des suppressions massives de postes et de moyens. Le Cucs est un dispositif important mais ne nous trompons pas, c’est l’ensemble de la politique de la ville qui est remise en cause !”.

E.G

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