Archives / Journal N°46 - jeudi 16 février 2012

Le passant, poète de l’instant

Roland Tixier, qui a animé et anime encore de nombreux ateliers de création poétique, notamment dans les établissements scolaires de Vaulx-en-Velin, se concentre depuis douze ans sur les haïkus, ces poèmes courts de trois vers venus du Japon. “Un millier a déjà été publié”, compte-t-il. Et les derniers sont regroupés dans “Le passant de Vaulx-en-Velin”, qui vient de sortir et sera présenté lors d’une soirée à la bibliothèque Georges-Perec dans le cadre du off du festival A Vaulx jazz. “J’ai travaillé pendant 36 ans à la direction de l’Education de la commune et ce recueil en est la trace”, rappelle Roland Tixier. L’écriture proprement dite s’est alanguie sur douze mois, douze mois à consigner instants et souvenirs, au gré des errances du poète du Nord au Sud de la commune. Si les puristes du haïku tiennent à ce que les règles originelles très strictes soient respectées, Roland Tixier s’en affranchit par souci de fluidité. “A l’inverse, comme le veut la tradition, je respecte l’évocation de la succession des saisons”, souligne-t- il. Affirmant les vertus apaisantes de ce style poétique de la plénitude. Où des fragments de vie disent l’universel. Voilà pour la théorie. Pour la pratique, la parole à Roland : “Ecrire un poème peut prendre une minute ou plusieurs heures. J’ai une idée, la tourne dans tous les sens et ne couche sur le papier que les mots justes. J’écris sans écrire. Du coup, j’ai déjà perdu pas mal de haïkus dans les transports en commun”, sourit-il. Le poète est un fou de bus, métros et autres trams, et on le soupçonne même de mélanger les itinéraires, juste pour le plaisir de prolonger l’escapade, l’œil et les oreilles aux aguets. Dans quel but cher Roland ? “Photographier des instants que chacun a pu connaître, capter une conversation et les transmettre dans toute leur simplicité, sans négliger les doubles sens. Je suis une sorte de révélateur”, assure-t-il. Un photographe sans appareil qui s’est fait le portraitiste officiel et amoureux de la banlieue Est. En communion avec chacun, il écrit pour se relier aux autres. Un poète humaniste qui “n’invente rien”.

Pratique : à 19h30, lecture signature à la bibliothèque Georges-Perec (rue Louis-Michoy), en présence de la chorale “les Ans... chanteurs”. Le passant de Vaulx-en-Velin, publié aux éditions Le Pont du change, est notamment disponible sur les sites Internet de la Fnac, Decitre et Amazon.

3832 vues

Commentaires

Vaulx-en-Velin > Journal > Parutions > Archives > Journal N°46 > Le passant, poète de l’instant