Archives / Journal N°48 - mardi 20 mars 2012

Cinq maires disent “non” aux expulsions locatives

L’arrivée des beaux jours rime parfois avec galère. Notamment pour ceux dont les situations deviennent critiques avec la crise. Factures d’énergie de plus en plus lourdes et impayés risquent de jeter des familles à la rue. Certes la trêve hivernale protège des expulsions locatives et permet aux foyers les plus fragilisés de souffler un temps, entre le 1er novembre et le 15 mars, en cas d’impayés. Mais après cette trêve, les expulsions locatives peuvent reprendre. Dénonçant cette situation, Bernard Genin le maire de la ville, accompagné de son homologue de Vénissieux Michèle Picard et soutenu par Martial Passi maire de Givors, Mireille Domenech-Diana de Pierre-Bénite et René Balme de Grigny, ont signé symboliquement un arrêté anti-expulsions devant la préfecture, jeudi 15 mars. Un engagement de ces maires en faveur des plus démunis, tenu depuis quelques années. Ainsi, un rassemblement avec des élus et des militants a mobilisé près d’une centaine de personnes dont André Gerin, député de la 14e circonscription du Rhône et le sénateur Guy Fischer. “Nous avons beaucoup de dossiers en cours, pointait Benito Sangrigoli, vice-président de la section vaudaise de la Confédération nationale du logement (CNL) de Vaulx. Pour les plus démunis, la situation est critique. Et rien ne semble arrêter le processus. Je regrette toutefois qu’il n’y ait pas plus de locataires présents. On souhaite que cet arrêté soit pris en compte”.

Selon les chiffres du dernier bilan du ministère de la Justice et du ministère de l’Intérieur, datant de 2010, 114 764 décisions d’expulsion ont été prises et 11 670 d’entre elles se sont traduites par des interventions effectives des forces de l’ordre. Mais d’après la fondation Abbé Pierre, chaque année près de 50 000 ménages sont contraints de quitter leur logement. A une échelle plus locale, dans le département, il y a eu 1642 demandes et 297 expulsions effectives pour l’année 2011. “C’est le rôle d’un maire d’être présent lors de la fin de la trêve, insistait Bernard Genin. Il n’y a pas encore eu d’expulsions avec la force publique, mais il y a déjà des départs volontaires par crainte. Nous prenons ces arrêtés pour la troisième fois. Il s’agit là d’un acte de résistance face à des situations intolérables sur le plan humain. Il fallait donc marquer notre engagement”.

Pour son homologue de Vénissieux, “tous les voyants sont au rouge et nous portons toutes les difficultés dans nos villes populaires. Tous les jours, on nous demande de prendre des arrêtés contre les risques : pétards ou barbecues. Là, on agit réellement. On nous condamne chaque année mais par contre on ne sanctionne pas les maires qui ne respectent pas la loi SRU en ne construisant pas assez de logements sociaux”. A 17h, Bernard Genin et Michèle Picard ont déposé symboliquement leur arrêté en préfecture. Cependant, il est fort probable que les élus se retrouvent une fois de plus devant le tribunal administratif pour défendre, contre l’Etat, la cause des locataires les plus fragiles.

R.C

Comme chaque année à la fin de la trêve hivernale, un acte symbolique a été pris par le maire et ses homologues de Vénissieux, Givors, Grigny et Pierre-Bénite. Un arrêté anti expulsions qui marque un engagement fort auprès des locataires et des foyers les plus démunis. Jeudi 15 mars, une manifestation a eu lieu face à la préfecture du Rhône rassemblant associations, élus et habitants.

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