Archives / Journal N°48 - mardi 20 mars 2012

Une association pour le commerce au Mas

Contrairement aux idées reçues, il existe une vie de quartier au Mas du Taureau. Une vie qui tourne autour des petits commerçants, lesquels se sont structurés depuis plus d’un an dans l’association Ensemble pour le Mas. Une volonté pour les petites surfaces d’être entendues et de se mobiliser pour le maintien d’une activité commerciale de qualité, proche des habitants. “En un an, nous avons réussi à nous regrouper et à nous faire entendre, expliquent Riad Ben Abbes, opticien et Abdelsalem Ibne Atia, gérant de l’auto-école, tous deux membres du bureau. Cela n’était pas évident avant, chacun travaillait de son côté. Nous avons pu obtenir des travaux pour maintenir nos activités dans de bonnes conditions”. Une nécessité pour un meilleur cadre de vie en attendant la reconstruction du centre commercial dans le cadre du renouvellement urbain du quartier. Indépendamment, certains ont même entrepris des réhabilitations d’ampleur au sein des locaux commerciaux, cas de l’opticien, du salon de coiffure côté Nord, du bureau de tabac côté Sud ou encore du bureau de poste. D’autres travaux seront engagés pour maintenir l’activité commerciale, pour un montant d’environ 480 000 euros. L’investissement sera réparti entre la Ville, le Grand-Lyon, les deux syndics de copropriétés (Agence centrale et Bagnères et Lépines) afin d’entretenir le patrimoine existant.

Car de son côté, le hard discounter du Mas, ED, a baissé les stores depuis le 11 mars. A l’annonce de sa fermeture par le maire, lors des assemblées de quartier, les habitants n’avaient pas eu de réactions. La direction de l’enseigne ne souhaitait pas renouvelé son bail qui arrivait à terme le 31 mars. Pourtant, dans un quartier comme le Mas, le maintien d’une moyenne surface est un enjeu. Surtout pour les années à venir avec les projets de renouvellement urbain en cours. “Le départ du hard discounter n’est pas forcément une mauvaise chose”, poursuivent les membres de l’association. Beaucoup de clients viennent les jours de marché. Une aubaine, mais il n’y avait pas que des échos positifs sur le discounter. “Le cadre était vétuste et renforçait la mauvaise image que l’on peut avoir du quartier, avancent les commerçants. Les horaires d’ouverture n’étaient pas respectés. Nous souhaitons qu’une enseigne digne de ce nom puisse s’installer”.

En attendant une prochaine réouverture, les projets ne manquent pas. L’association Ensemble pour le Mas montera des actions pour animer la vie du quartier avec le soutien de la collectivité. “L’association a permis d’établir le dialogue entre les commerçants, la Ville et le GPV, conclut Mehdi Aït-Hamoudi, adjoint au maire en charge du Développement économique. Compte tenu des enjeux, il faut que les commerçants soient des interlocuteurs et des acteurs majeurs sur le quartier. Nous sommes en discussion avec une chaîne déjà présente sur la ville pour l’implantation d’une moyenne surface. Le but étant qu’elle puisse occuper le local vide et à terme, intégrer le nouveau centre commercial dans les prochaines années”. Le projet du nouveau centre commercial, dans le cadre du renouvellement urbain, est, quant à lui, prévu pour 2017. La Ville reste en dialogue avec une enseigne pour une installation rapide. Les discussions semblent bien engagées.

R.C

Fermeture de ED : la réaction du maire

Dans un communiqué, Bernard Genin réagit à la fermeture du hard discounter. “Comme de nombreux habitants du quartier, c’est avec stupéfaction et colère que j’ai constaté la fermeture définitive d’ED sans aucune information de la part de la direction”. Une fermeture jugée irrespectueuse tant pour les habitants que pour les commerçants, compte tenu des enjeux sur le quartier, qui, dans les dix prochaines années, verra une des plus importantes opérations de renouvellement urbain en France. Toutefois, le Premier magistrat tempère, “l’équipe municipale et ses services ont réagi rapidement et entrepris un certain nombre de démarches afin d’aboutir, dans les meilleures conditions et les délais les plus brefs, à la réimplantation d’un supermarché vital pour le quartier, son devenir et l’activité économique des commerçants”.

R.C