Archives / Journal N°48 - mardi 20 mars 2012

Un réseau solidaire en faveur des sans-papiers

A Vaulx, la lutte pour protéger les sans-papiers se décline en parrainage républicain, mobilisation des parents d’élèves pour maintenir la scolarisation des enfants, présence au tribunal administratif lors des procès, soutien moral, aide au logement, alimentaire ou financière. De nombreux habitants et élus ont de nouveau récemment manifesté leur engagement auprès de personnes menacées d’expulsion : Sivar Rdzgar, jeune kurde irakien et la famille Moussouni, venue d’Algérie. Aussi bien le cas du jeune homme que celui de la famille Moussouni – tous sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) – ont suscité beaucoup d’émoi et des actions de soutien. Sivar, jeune musicien âgé de 21 ans, serait en danger s’il devait retourner dans son pays qu’il a dû fuir, à 17 ans. En plus de l’aide apportée par le comité de soutien qui s’est rapidement constitué autour de lui, il peut désormais compter sur l’appui de trois parrains, Stéphane Guyon, élu vaudais, Yohan Zibar, directeur de la maison de la culture kurde et Louis Sclavis, musicien de jazz. Ce dernier, lors de sa prestation au festival A Vaulx jazz, le 22 mars, réaffirmera en préambule à son concert, sa solidarité avec Sivar et une pétition sera mise à la disposition du public. Le comité de soutien renforce son action à travers “un dossier qui pourra servir à son avocate pour la prochaine procédure d’appel. Celui-ci étant non suspensif, si Sivar est arrêté, il peut-être renvoyé en Irak”, alerte Joëlle Pueyo, présidente du comité de soutien.

De nombreux militants associatifs, élus, parents d’élèves et habitants se sont aussi mobilisés aux côtés de la famille Moussouni, dont deux des trois enfants sont scolarisés à l’école King. Tous espèrent la régularisation des époux : “Notre vie est désormais ici et je souhaite le meilleur pour mes enfants qui n’ont jamais mis les pieds en Algérie”, explique Ghania qui a fui son pays en 2004, “pour des raisons politiques”, précise-t-elle. Cette jeune mère de famille doit non seulement se battre pour rester en France où elle est installée depuis 7 ans, mais aussi contre la maladie qui la fragilise. Un nouveau recours va être déposé à la Cour d’appel dans l’espoir de “retrouver la dignité, car être sans papiers, c’est la perdre”, affirme-t-elle.

Jeanne Paillard

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